Edition Oberlin, 1995, 98 pages.
La Shoah a généré, sur le plan littéraire,
deux sortes d'ouvrages : les études et recherches, plus ou moins
savantes, sur le nazisme examiné sous toutes ses faces, les les
témoignages de survivants. le livre d'Alain Kahn s'inscrit dans
un nouveau registre, que l'on pourrait appeler "la mémoire
des fils".
Son père fut réfugié, résistant, déporté
- et rescapé. C'est à une sorte de dialogue imaginaire,
condensé de longues conversations réelles entre eux, que
nous sommes conviés. Comme chaque fois que s'énonce la
parole d'un ancien de Drancy, d'Auschwitz et d'autres enfers, il y a
ce que l'on savait déjà et l'irremplaçable touche
personnelle, le petite "quelque chose" qui fait que sans ce
texte-là notre connaissance de la passion des Juifs sous la croix
gammée serait plus pauvre.
Le récit est bref. Ce livre est plutôt un gros cahier.
Mais personne avant Sylvain Kahn za"l, n'avait su rendre
sensible aussi sobrement le passage de l'état d'homme libre (d'Homme,
voudrait-on écrire tout simplement, avec majuscule), bien que
pourchassé puis arrêté, à celui de bétail
destiné à l'abattoir. Les quelques mots consacrés
à l'UGIF et à son rôle valent bien des analyses
plus orientées sur une oeuvre de bienfaisance et de courageux
dévouement devenue - à son corps défendant, mais
qu'est-ce que çà change? - instrument de collaboration.
Il faut remercier Alain Kahn d'avoir voulu cette publication. Innombrables
sont les anciens qui avaient tant à dire et qui nous ont quittés
en emmenant leurs souvenirs avec eux...
(Yves Kollender, Unir mars 1996)
Cliquez
ici pour lire un extrait du livre
Le prix de l'ouvrage inclut les frais de port.