Nous allons maintenant essayer de situer la Philosophie Cosmique dans l'histoire de la pensée humaine.
Des légendes antiques placent l'âge d'or dans le lointain passé. Le matérialisme historique regarde la société primitive, sans classes ni superstructures, comme une forme imparfaite de la société future. On peut facilement admettre que ceux qui formèrent les nombres et les lettres, qui différencièrent les fruits sur l'amandier, et qui apprivoisèrent certains animaux, aient su avance remarquablement dans le domaine psycho-mental. Ne souffrant pas des complexes dus aux superstructures, ils pouvaient aborder la réalité sur tous les plans.
Une des premières sciences a été celle des nombres. Les diverses notions philosophiques se rattachaient alors aux nombres comme à des symboles : l'unité, la dualité, les classifications intellectuelles se rapportant au ternaire, au quaternaire, au septénaire, formaient les cadres vivants de la pensée. Par la suite, chaque doctrine tendit à exalter un nombre plus particulièrement : les Parcistes, le dualisme ; le Christianisme, la Trinité, tandis que l'astrologie s'appuie sur le septénaire et le duodénaire. la théorie pythagoricienne, qui voit les nombres et les rythmes derrière toutes choses, ne coïncide-t-elle pas curieusement, malgré les sarcasmes d'Aristote, avec les données modernes de la physique ondulatoire qui ramène les qualités à des variations dans la quantité de vibrations ou dans les degrés de fréquence ?
La Tradition ancienne étant moniste, l'Ecole d'Ionie, l'Ecole d'Elée, et l'Ecole pythagoricienne s'y réfèrent plus directement que les Ecoles de Platon et d'Aristote. Plus tard, les Stoïciens, Spinoza ou Hegel, retrouvèrent certaines bases de la pensée antique qui ignorait comme le soulignent les manuels contemporains, l'opposition de l'esprit et de la matière, les distinctions entre la religion, l'art et la science, et les conceptions théologiques diverses.
Pouvoirs, sacerdoces, art royal et sciences occultes appartenaient à une élite de penseurs que les peuples respectaient comme des émanations divines. Souvent ces initiés fabriquaient spirituellement ou matériellement des idoles auxquelles ils ne croyaient pas. Les plus grands s'y refusèrent et voulurent répandre la connaissance. C'est ainsi que Moïse révéla à tout un peuple des données philosophiques, scientifiques et sociales jalousement cachées chez les Chaldéens, les Egyptiens et les Madianites.
L'institution du prophétisme, indépendante du sacerdoce et du pouvoir, devait consolider cette œuvre émancipatrice.
Le jardin d'Eden, bordé par l'Euphrate, l'Arche de Noé, dont tous les descendants parlaient la même langue, le sacerdoce du roi de Salem, semblent autant d'allusions bibliques à un centre unique de la sagesse orientale.
Nous avons vu que le grand ami de Max Théon, Peter Davidson, regardait Bouddha et Pythagore comme les fondateurs de cercles extérieurs de l'H.B. of L.. Peter Davidson écrivité sur le Christianisme ésotérique, le Druidisme et le Pythagorisme. Saul de Tarse (l'Apôtre Paul) fut aussi considéré comme ayant essayé de former un cercle extérieur de l'H.B. of L.. Peter Davidson attribue une grande importance aux Pythagoriciens. Il pense qu'ils furent à l'origine de la fondation de la Franc-Maçonnerie et qu'ils initièrent St. Benoît et certains rosicruciens.
L'H.B. of L. est prise en ce sens comme le centre ésotérique de la tradition et de l'initiation éternelles.
On peut retrouver les mêmes conceptions monistes en Chine, chez Confucius, Lao Tseu, Tchou Hi. Ces doctrines ne reconnaissent qu'une substance matérielle spirituelle de divers degrés de densité, qui obéit à un va et vient continuel, comparé par les Chinois au mouvement et à la transformation des eaux.
La plupart des "cercles extérieurs" devinrent des religions dans lesquelles la tradition pratique, ensemble des prescriptions morales, cérémonielles et usuelles domina la tradition théorique et où souvent l'interruption de la transmission orale s'accompagnant de la fixation d'une doctrine dogmatique, eurent pour effet d'isoler un traditionalisme local de la grande Tradition universelle.
Au Moyen-Age, des alchimistes cachèrent dans leurs laboratoires la flamme persécutée de la vraie science. Ces ancêtres des savants modernes avaient pour symboles de leurs travaux les plus nobles buts de la connaissance humaine : Panacée, Elixir de vie, Fontaine de Jouvence, Mouvement perpétuel.
L'alchimiste Roger Bacon, dans sa Lettre sur els prodiges de la nature, expose de la façon la plus remarquable les capacités psychiques de l'homme et les possibilités de la nature, envisageant les découvertes de la science la plus moderne. A la même époque, les Cabbalistes faisaient fleurir la sagesse chaldéenne sous la forme de commentaires bibliques.
Francis Bacon devait sonner l'alarme contre le formalisme aristotélien, libérer l'arbre de la Science de ses branches sèches, et ouvrir la voie des découvertes.
L'œuvre critique de Kant établit que la seule logique est incapable de résoudre les conflits métaphysiques. Mais il supposait que l'esprit humain se laisserait enfermer plus facilement que l'univers dans quelques catégories, et semblait vouloir étudier le mouvement 'une mécanique qu'il aurait préalablement démontée. Notons en passant que Kant appelait de ses voeux une "philosophie cosmique".
Les philosophies scientifiques en général tendirent souvent à se rapprocher des données antiques dont s'étaient détournées les soi-disant idéalistes, les philosophes individualistes et les théologiens, fils de Platon ou d'Aristote, comparables à des autodidactes auprès des Maîtres de la psychologie antique.
Le philosophe matérialiste Engels souligne que la découverte progressive de la vérité ne peut être l'œuvre d'un homme et exige des travaux collectifs.
Les successeurs de Hegel, les matérialistes et les philosophes scientifiques en général rejoignirent les vérités anciennes selon lesquelles le cosmos étant Un, réel et connaissable, la Science est susceptible de devenir Une, réelle et objective.
Des savants matérialistes, des écrivains modernes, d'illustres philosophes comme Kant, Schopenhauer, Hegel, Bergson, ont noté l'importance des problèmes touchant au subconscient, à la télépathie, aux phénomènes médiumniques et autres. Reichenbrach, Charcot, Charles Richet, Olivier Lodge, s'attachèrent à ces études. Bergson dit qu'il y consacrera sa vie si elle était à recommencer. A ces questions, les ouvrages cosmiques donnent d'intenses réponses. Ils présentent de véritables révélations sur les sens psychiques, leur culture, la science des repos, les degrés d'être et les forces de l'homme, les auras et leurs diverses qualités, l'aurisation. La valeur des états de concentration et de passivité a été méconnue en Occident comme celle de l'activité a été négligée par l'Extrême-Orient. les fait que les femmes soient éminemment douées comme sensitives a été mis en lumière dans les livres cosmiques. Ainsi un féminisme nouveau pourrait-il naître. L'égalité des sexes repose sur une similitude des capacités, mais plus encore sur leur diversité. L'importance de l'affinité intégrale dans le mariage, l'importance du couple ou dualité, ont été savamment expliquées. le rôle des sensitifs qui souffrent plus que d'autres, mais peuvent aussi, plus que d'autres, contribuer au développement de la civilisation même, leur donne des droits et des devoirs méconnus.