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Ô toi la Choulamith, petit oiseau
blotti
Dans une vigne, ô toi cœur florissant
Sur une terre abandonnée,
Dans les monts embaumés ayant perdu ta voie,
Souffrante, tu évoques ton bien-aimé.
Par tes frères meurtrie
Et toujours tourmentée par les bergers railleurs
Tu demeures affligée.
Ô toi, l’unique,
De ta grâce innocente, comme d’un glaive,
Tu déchiras le cœur du monde,
Ô toi l’aimée.
Tes joues se sont noircies au jour, et dans la nuit
S’est épanoui ton calice, comme d’une fleur enivrante,
Dispersant ses effluves sur tous les buissons du jardin.
Comment ton bien-aimé n’a-t-il encore trouvé
Le secret sentier dans la rocaille menant à ton refuge,
Alors que ton parfum de printemps se répand comme la myrrhe
Sur les collines de Judée ?
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