Lorsqu'elle vivait à Berlin, L. Ehrendfried avait fait une analyse et s'était passionnée pour les écrits de Freud. C'est pour cela que, d'après elle, "les gens se transforment physiquement et psychiquement".
Elle estimait qu' "il ne faut jamais violenter les gens. Décisions
et initiatives doivent venir d'eux et non pas de l'extérieur. Cela change
beaucoup de choses, mais ne va pas vite.
(...) Ce travail physique varie selon les individus, selon leurs besoins, leur
métier, le temps qu'ils mettent à comprendre. La suite est assez
rapide, une fois que l'on arrive à leur faire comprendre que l'on peut
changer, se transformer. S'ils s'intéressent à leur forme, à
leur corps, à leur possibilité de changer, le succès est
rapide, sinon, ils cessent de venir. Le but est de pouvoir parvenir à
une pratique personnelle. Avec celle-ci, on vieillit moins vite, et l'on échappe
à la plupart des incapacités du grand âge."
Les grands aspects de sa pratique étaient essentiellement la question
de l'équilibre et de la respiration. Elle cherchait à percevoir
ce dont chacun avait besoin en le regardant, sans le toucher. (…) Elle
faisait ressortir les différences en travaillant d'abord un côté,
puis l'autre.
"A partir du mieux-être, du sentir de l'acquis, le plaisir sera suffisant
pour motiver la recherche de l'acquisition.
Là encore, la psychanalyse est indispensable pour un travail utile. Je
sais ce qu'elle m'a apporté et ce que cela m'aide à comprendre
et à voir. Le travail opère à partir de la sensation de
bien-être. Il faut regarder, observer le corps, voir quelle partie du
corps ne travaille pas, en particulier la respiration et l'équilibre."
Dr L. Ehrendfried a publié un ouvrage : De l'éducation du corps à l'équilibre de l'esprit (Ed. Aubier Montaigne 1956, republié sous le titre La Gymnastique holistique, Ed. Aubier 1997).
Sur le même thème, on peut lire l'ouvrage d'Alice Aginski,
une autre élève d'Elsa Gindler aui a également enseigné
en France : Sur le chemin de la détente (Ed. Guy Trédaniel 1994).
Cette gymnastique est dite holistique (du grec holos : entier) parce qu’elle concerne l’organisme tout entier. A partir de mouvements simples, la personne apprend à retrouver sa mobilité naturelle, une façon de se mouvoir qui n’engendre pas de douleur physique.
L’originalité de cette méthode : le praticien décrit oralement les mouvements – il ne les montre pas – et la personne les réalise selon ses capacités. Le travail peut s’effectuer avec des petits coussins en mousse ou des balles. Au cours de chaque séance sont abordés la détente, le placement du corps et la tonification musculaire.
Un des effets de la gymnastique holistique est d’améliorer les fonctions des organes internes grâce à la respiration."Il n’y a pas de modèle de respiration à imposer. Le but est de parvenir à une respiration fluide, si possible ternaire, c’est-à-dire qui comprend une inspiration, une expiration et une légère pause", précise Catherine Casini, kinésithérapeute et présidente de l’AEDE (Association des élèves du Dr Lili Ehrenfried).
Ses indications sont nombreuses : stress, contractures musculaires, mal de dos… La méthode s’adresse à tous. L’approche de Lili Ehrenfried est donc fondée sur l’éveil sensoriel et la prise de conscience. Une association internationale regroupe les praticiens de cette méthode.