"Le
repos est un des sens du Shabath, et le Cantique (5:2) dit : "Je
dors et mon âme s'éveille".
Ce qui différencie la méditation selon la Kabala de la méditation
extrême-orientale, c'est l'absence de technique extérieure, la
place accordée à la spontanéité, et aussi le développement
progressif des capacités individuelles. Ce développement suppose
la collaboration d'un maître capable de le guider et de l'accélérer.
Toute inspiration nouvelle doit être en accord avec les bases de l'enseignement
reçu, tandis que l'interprétation traditionnelle doit être
conforme à la conscience humaine où s'exprime la Lumière
divine, autant ou davantage que dans une Voix céleste. De même
: "la valeur d'un songe dépend de son interprétation"
(Baba metsia 59).
Des cercles de méditation de diverses origines, comme le yoga, touchent
à ces choses, mais leur bonne volonté manque souvent d'une protection
spirituelle et de spontanéité ; aussi ils ont peu de chances
de parvenir à un réel progrès. Celui qui pratique la
méditation se retrouve seul avec ses problèmes dans un monde
étranger, alors qu'il faudrait fournir à la personne sensitive
une couverture de protection. La lumière de la tradition doit la recouvrir
comme une soukah, et au lieu de la laisser à ses craintes,
il faut lui permettre de se baigner au sein des forces cosmiques".
(Pascal
Themanlys, A l'approche du grand matin ? pp. 100-101)
"L'étude de la réalité n'est jamais simple, et
cela en vertu même d'undes principes de la Kabala : "tout est en
tout". Ce principe explique pourquoi chaque attribut divin contient tous
les autres, et pourquoi le passé et l'avenir sont considérés
comme le présent éternel.
Selon la Kabala, de l'Infini sortent dix sphères divines qui sont en
même temps les attributs de la Lumière et les nombres essentiels.
L'idée que des qualités différentes correspondent aux
nombres est conforme aux théories modernes selon lesquelles la quantité
des vibrations modifie les couleurs et les sons.
Avec ces dix attributs (les sephiroth), les kabalistes ont construit
des mondes intellectuels. Ils se présentent comme les armées
célestes et terrestres, groupant aussi bien les étoiles que
les créatures les plus diverses."
(Pascal
Themanlys, Likrath haboker hagadol)
"Ces dix manifestations de l'activité créatrice de Dieu
constituent une réalité unifiée et dynamique organisée
d’une manière hiérarchique et entre lesquelles s'établissent
des relations réciproques et harmonieuses. Elles constituent le fondement
de tous les êtres créés. L'homme en bas, a été
créé à l'image des ces puissances d'en haut , c'est là
la reprise cabalistique du thème biblique de l'Imago Dei,
ce qui lui permet en retour d' agir sur l'ensemble des mondes y compris sur
le monde divin lui-même, c’est ce que l’on a coutume de
dénommer l’action théurgique.
Dans l'ordre descendant, elles marquent les étapes par lesquelles le
monde a émané de Dieu dans l’ordre ascendant , elles balisent
les étapes par lesquelles le mystique parvient à l’adhésion,
debeqût, au divin.
(...)
L'image
de l’Homme d’en Haut est l'homologue de l’homme d’en
bas ; La Torah, composée de 613 préceptes correspond aux 613
membres du corps humain, qui eux même répondent aux membres de
l’Adam Elyon. C’est pourquoi la Torah joue le rôle
d'interface entre l’homme et Dieu."
(Roland Goetschel, Le
Shabath dans la cabale)
"L"homme méditera toujours sur le fait qu'il a été
créé et façonné "à l'image de Dieu".
L'homme d'en bas possède une intériorité et une extériorité,
tout comme l'homme en haut. Son intériorité réside dans
les cerveaux, son extériorité est sa chair et son sang.
Les cerveaux, qui se répandent dans le corps tout entier, sont l'expression
cachée de la divinité. Voici comment : les deux lettres Yod
Hé (יה)sont les deux cerveaux
Hokhma et Bina qui se trouvent dans la tête de l'homme,
et la lettre Vav (ו) est le corps
de l'homme dans lequel se répandent les cerveaux. Et la dernière
lettre Hé (ה) est la couronne
de Yessod, qui est la compagne de l'homme.
En vérité il semble que l'extériorité (de l'homme),
à laquelle fait allusion "à l'image de Dieu" soit la suivante
: Aleph (א) dans la couronne
(Keter) de l'homme, c'est son crâne, où l'on trouve
deux espaces où se placent les cerveaux. Et Lamed (ל)
est le lieu des trois cerveaux : Hokhma, Bina, Daath. Le Hé
(ה) désigne ses cinq extrémités,
de Hessed à Hod (Hessed est le bras droit,
Guevoura le bras gauche, Tifereth le corps, Netsa'h
la jambe droite, Hod la jambe gauche). Le Yod (י)
est la sephira Yesod. Et le Mêm final (ם)
est la Malkhouth dans l'homme. Elle est la couronne de Yessod
ou la femme qui est sa compagne. (...)
Tel est le secret de "Elohim créa l'homme à son image,
à l'image d'Elohim il le créa" (Genèse 1:27).
On trouve en effet deux fois "image" dans ce verset. L'une d'elle
est l'image de Dieu : à l'image de Vav (c'est-à-dire
les six sephiroth du corps), qui constituent le petit Visage. Et la seconde,
qui est mentionnée explicitement, est "l'image d'Elohim".
Vous devez toujours méditer et faire de vous-même le véhicule
de la Sainte Atsilouth (le monde supérieur, celui de l'Emanation).
Comme il est écrit : "à l'image d'Elohim il le créa"
(Genèse 5:1) et "à l'image d'Elohim il créa
l'homme " (Genèse 9:6)."
(Haïm Vital, Shaar rouah hakodesh, cité par Arieh
Kaplan, Meditation and Kabalah, p.223)