En ce qui concerne les travaux des sensitifs, le Maître a spécifié que ceux qui sont chargés de protéger ces travaux peuvent agir de façon différente, soit en tant que vitaliseurs, soit en tant qu'évoluteurs, soit en tant que pathétiseurs.
Le vitaliseur se contente de nourrir de ses forces vitales le sensitif pendant
l'expérience.
L'évoluteur connaît la technique du perfectionnement des sens
latents chez le sensitif.
Le pathétiseur peut donner au travail du sensitif son efficacité
en sorte qu'il contribue à l'illumination de la matière et à
la bénédiction du monde.
Il faut souligner que les expérimentateurs de cet ordre ne doivent jamais agir comme des hypnotiseurs ou des magnétiseurs. Alors que l'hypnotiseur s'efforce de mettre le sensitif sous la domination de sa volonté, le pathétiseur doit lui offrir seulement l'appui de sa volonté, comme un soutient, et cette volonté ne doit jamais être personnelle mais refléter la volonté supérieur qui proclame : "Que la Lumière soit".
Max Théon considérait ces expériences comme une forme de culte, parce qu'elles contribuent à relier les mondes entre eux. Il est facile de comprendre en quoi ces méthodes d'investigation occulte, tout en servant l'avancement de la connaissance, différent de celles des étudiants métapsychistes qui n'ont derrière eux ni les secrets ni les disciplines de pureté du passé lointain.
Une définition quaternaire du songe apporte beaucoup d'éléments
nouveaux : il faut distinguer entre le rêve d'origine physique, le songe
symbolique qui vaut seulement par son interprétation, la vision terrestre
d'événements (passés, présents ou futurs), et
la vision céleste de réalités existantes dans des degrés
supérieurs du cosmos.
Cette classification particulièrement lumineuse peut ouvrir au chercheur
des voies fécondes.
Max Théon répondit un jour à quelqu'un qui s'effrayait de le voir révéler tant de mystères : "Oh, n'ayez crainte, des mystères il en restera toujours assez !"
Le début de la guerre de 1914 le bouleversa. Il écrivit à
mon père : "La guerre est le plus grand péché, car
la vie est sacrée". Par la suite il exprima son espoir : "Peut-être
la Divinité se revêtira-t-elle des souffrances même de
l'humanité pour venir à son secours".
Après la chute du régime tsariste, il souhaita ouvertement la
victoire des démocraties. Sans doute aurait-il volontiers répété
avec Vandervelde : "Désormais la cause des Alliés est plus
pure".
Il admirait vivement le génie britannique. De la France il disait :
"je l'ai choisie pour y tenter une œuvre".
L'idéal politique serait selon lui la sopharchie, ou gouvernement de
la Sagesse. Il se plaisait à répéter : "L'harmonie,
c'est toute ma religion".
Alors que j'étais encore un petit enfant, le Maître ne dédaigna pas de correspondre avec moi. Je le vis pendant un séjour à Paris en 1920. Puis il rentra à Tlemcen où il vécut en compagnie de sa fidèle secrétaire Mlle Térés, jusqu'en 1926.
La Philosophie Cosmique s'adressait aux psycho-intellectuels. Max Théon a répondu dans la Revue Cosmique à la question "Qu'est-ce qu'un psycho-intellectuel ?" :
"Un psycho-intellectuel est quelqu'un qui s'éveille à la conscience de l'âme intellectuelle en lui, et qui est en rapport si intime avec cette âme que celle-ci peut voir à travers le voile nerveux et nervo-physique, et devenir consciente des actions de celui qui la vêt. Désormais, ce n'est plus l'homme-animal qui souffre, mais l'homme divin et humain et la Divinité qui est en lui. Le néophyte devient un réflecteur et c'est selon sa conception et sa compréhension des choses que celles-ci sont vues dans le monde spirituel. De là, la grande importance qu'il y a à ce qu'il soit cosmique, c'est-à-dire sans préconception personnelle, et puisse voir les choses telles qu'elles sont. A cette période de l'évolution, le psycho-intellectuel est capable de devenir une incarnation consciente ; il peut par ses propres désir et volonté attirer à lui ce avec quoi il est en affinité et devient alors un initié. C'est maintenant qu'il commence à travailler à la sueur de son front et sans récompense. Pour remplir son rôle le plus élevé dans le Cosmos de l'être, savoir, la manifestation de la Divinité par l'Humanité, l'âme, une fois individualisée, doit travailler et endurer sans cesse, afin d'équilibrer son vêtement. Les possibilités de l'âme incarnée sont infinies."
On peut rapprocher de ces données les belles formules de la "Déclaration des Aspirants", rédigée par Max Théon pour les membres avancés du groupe cosmique :
"La Philosophie n'accepte aucun des dieux personnels.Mais absorbés par les courants sociaux et politiques, éblouis par les doctrines publicitaires ou malmenés par les drames mondiaux, les psycho-intellectuels ont peu répondu à l'appel des Théon, et les Aspirants sont demeurés peu nombreux.
La Philosophie ne reconnaît qu'une loi, celle de la Charité, une avec la Justice, qu'un déséquilibre, la violation de cette loi.
Chaque aspirant doit s'efforcer de méconnaître les fautes et d'encourager les vertus de son entourage, d'en développer tant les capacités actives que les capacités latentes, se souvenant que du perfectionnement de l'Humain dépend la manifestation terrestre du Divin.
Nous sommes pour l'Unification".